Combien vaut la vie d'une femme, d'une mère aujourd'hui en France ? Une fois de plus nous dénonçons la complicité de l'état dans la non assistance à personne en danger sur les personnes des mères et des enfants. Des mères dans ce pays hurlent leurs peurs, leurs souffrances dans une république indifférente et complice.
Tanja 26 ans, maman d'Ibrahima 18 mois, séparée de son conjoint (déjà mis en examen dans une affaire de viols depuis 2006) suite à des violences reconnues par la justice. Elle quitte celui-ci en mai dernier. Il lui reste alors 9 mois à vivre un enfer.
"Planter" à l'arme blanche par le père de son enfant, qui la harcelait, la menaçait, violenté sa vie et celle de son enfant au quotidien, et qui était déjà mis en examen dans une affaire de viols depuis 2006.
11 mains courantes auprès des services de polices, des appels au secours auprès du préfet, du maire, de l'officier judiciaire chargé de contenir la violence du père, des témoignages qui attestaient du danger…
Pour toute réponse un silence de mort !
« Je vais te tuer »
"Depuis six mois, Tania se rendait systématiquement chaque semaine (...) au commissariat pour les prévenir des menaces qu'elle subissait" de la part de son ex-concubin, a indiqué Maître Mechoucha Robin, sur Europe 1. Il s'agissait "de menaces de mort", a-t-elle assuré, précisant que l'ex-compagnon employait "des mots très simples: je vais te tuer". "On l'entendait à peine", a relevé Me Mechoucha Robin: "il a fallu qu'elle se rende plusieurs fois au commissariat avant qu'on accepte de prendre sa plainte".
La victime "allait même jusqu'à appeler le contrôleur judiciaire pour lui faire part du fait que (son ex-compagnon) ne respectait pas l'interdiction, qui lui était faite d'entrer en contact avec elle, en vertu du contrôle judiciaire auquel il était soumis. "Et là, elle n'a toujours pas été entendue", a souligné l'avocate. Si elle l'avait été, "peut-être qu'aujourd'hui elle serait encore en vie", a assuré l'avocate, qui représente le père et le frère de Tania. (Source AFP)
Les responsables ? Personne. Ni la police, ni le maire, ni le préfet, ni le procureur
Police : Depuis des mois la mère signalait à la police et à la justice ces menaçes de mort. Son frère témoigne : « Elle est allée voir la police avec son portable pour leur montrer les SMS et les messages de menace. » « Il avait l'interdiction de résider dans le Val-de-Marne et pourtant tous les jours il venait devant chez mon père où ma sœur s'était réfugiée », précise t'il. Selon lui, la police était venue au moins une fois sur les lieux et était repartie sans rien faire.
Contrôle judiciaire
Face à l'inertie de la police, elle est même allée jusqu'à « appeler le contrôleur judiciaire pour lui faire part du fait que son ex-compagnon ne respectait pas l'interdiction qui lui était faite d'entrer en contact avec elle, en vertu du contrôle judiciaire auquel il était soumis
Le maire : le maire de Fontenay-sous-Bois Jean-François Voguet l'avait reçu le 23 oct, et vu les multiples mains courantes qu'elle avait déposé à la police. Plus d'un mois apres celui-ci demande un "un examen bienveillant, en urgence" du dossier au préfet du Val-de-Marne. Jamais celui dernier ne répondra.
Procureur : le parquet de Créteil a défendu sa "réactivité" dans cette affaire. Le procureur a reconnu que le suspect vivait chez ses parents à Fontenay-sous-Bois, mais il a ajouté que «ce point-là ne concerne pas l'affaire du meurtre» et est «antérieure» à la rencontre entre la victime et son ex-compagnon. Condamné le 9 février à quatre mois de prison avec sursis assortis d'une interdiction d'entrer en contact avec la mère d'Ibrahima, en dehors des jours de garde. Selon le procureur, «cette interdiction a été respectée» jusqu'au jour du meurtre.
Le maire, Jean-François Voguet aurait alors écrit au préfet du Val-de-Marne le 26 novembre 2009
"Aujourd'hui Madame Pozgaj Tanja se bat quotidiennement pour garder une dignité plus que mise à mal et protéger son enfant, ayant reçu des menaces de mort par son ex-mari. Cette jeune femme cherche donc une solution de logement sur l'ensemble du département, en dehors de Fontenay, préservant ainsi sa vie, son fils et sa famille", avait aussi écrit le maire, selon Europe 1. Jamais la préfecture ne répondra à cette demande.
[Un parent violent devrait suivre dans un programme de soin et avoir accès aux enfants dans le cadre d'un point de rencontre (même s'il y aurait beaucoup à dire sur ces structures et leur professionnalisme). L'autorité parentale ne devrait pas être partagée dans ces cas précis.]
Juste un scandale de lire dans les colonnes des journaux ces personnes se rejeter leurs dysfonctionnements, leurs incompétences dramatiques. Quand des mères appellent la justice à leur secours, pour elles et leurs enfants, elles ne sont pas prises au sérieux. Suspectées d'en faire trop, de surprotéger leurs enfants pris en otage de l'autorité parentale conjointe. Laisser des enfants à un parent reconnu violent est une hérésie, qui mènent des mères en prison pour "non représentation d'enfant". Certaines vivent l'impensable, le meurtre de leur enfant par un père qui refuse une séparation fondée souvent sur des faits de violences.
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